“Armel Le Sec’h, c’est un style comme signature. Difficile à définir, expressionniste mais alors étonnamment joyeux, lumineux souvent, mystérieux parfois, avec la Bretagne toujours en toile de fond.”
Site du salon de Plougasnou
Parcours
Arrivée à Montparnasse, à la fin de la guerre, j’allais seule, dès mes 5 ans, par les rues du quartier, découvrant les nombreuses galeries de peinture qui furent, pour moi, un vrai choc de couleur. Les bretons de paris dansaient à la fin de toutes leurs rencontres, et je dansais ma vie autant que je la rêvait. Nous allions beaucoup dans les Musées parisiens, Louvre, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et plus tard Beaubourg. Je passe mes étés en Cornouaille britannique, pour mes études d’anglais. J’y découvre un autre monde celtique.
Adulte, je passais onze ans en Avignon (Provence). Je découvris Nicolas de Staël et la galerie Maeght (Miro, Hartung, TalCoat etc)… Les années 80 à Lyon voient la réalisation de mon rêve de peinture. Je travaille à l’huile et au couteau depuis le début. J’aime la matière. Après plusieurs années de modèle vivant et plusieurs ateliers connus à Lyon, je choisis de travailler seule. Mes souvenirs d’ « Art Moderne » m’obligent à suivre seule mon chemin.
Mes premières expositions furent de paysages marins. J’ai beaucoup travaillé sur le Mouvement et la Danse ensuite. Depuis plusieurs années mes toiles ont passé dans le Fantastique, recréant l’ambiance de la Traversée des Marches, des Frontières, endroits périlleux s’il en est, par de petits korrigans. La grande silhouette de Tolkien assure mes pas. C’est le thème du Retour en Bretagne, le thème de ma vie. (J’habite la frontière du marais depuis 2001).
En 2011, je me suis mise enfin à l’écriture, avec la parution de plusieurs livres.
“Armel Le Sec’h, c’est un style comme signature. Difficile à définir, expressionniste mais alors étonnamment joyeux, lumineux souvent, mystérieux parfois, avec la Bretagne toujours en toile de fond.
Ici rien de joli ou d’anecdotique, le trait est multiple, vibrant, fondu dans les larges masses retravaillées mille fois au couteau, jusqu’à faire émerger le danseur, la courbe d’une barque, d’un paysage. L’ensemble est rigoureux, fort, presque archaïque où terre, mer, humains se rejoignent.
Ni tout à fait autre, ni tout à fait la même, en 30 années de recherche, sa peinture incarne tous ses amours : peintre, écrivain, harpiste, elle est avant tout Bretonne. Elle a découvert la culture celte et en extrait les rituels joyeux qui rassemblent.
Hier, les danseurs étaient un peu fous, l’accordéon moulinait ses gavottes, le soleil laissait ses traces après la pluie, aujourd’hui le monde est intérieur : les lumières filtrent à travers des végétations tutélaires. En surgissent des korrigans dansants, tous petits face à l’immense nature, replaçant l’humain dans les grandes toiles. Au mystère des lumières dans les aplats colorés du couteau, succède celui du motif, un monde à la Tolkien d’où surgit l’inconnu.
Ce flirt avec la mythologie va de pair avec l’écrit, poésie ou roman : son premier, bilingue et historique, évoque l’immigration des Gallois vers la Bretagne. D’autres, des histoires de dragons. Armel a fêté à la manufacture de Morlaix (Skol Vreizh) ses 30 ans de peinture.”